Témoignage - semaine pour l'emploi des personnes handicapées

Publié le par Lilou

Cette semaine, c'est la semaine pour l'emploi des personnes handicapées.

Dans l'entreprise pour laquelle je travaille, on a décidé de faire témoigner des salariés investit dans le monde du handicap, ou accompagnants de personnes en situation de handicap.

Bien que Morgane n'en soit pas encore là, j'ai voulu apporter mon témoignage en tant que parent d'enfant "différent", d'enfant "extra-ordinaire" et je souhaitais le partager avec vous.

 

"Je souhaiterai vous parler de ma fille Morgane, 9 ans, aimant et pratiquant le poney, actuellement en classe ULIS.

Morgane a un retard général sans diagnostique, ce qui signifie qu’il n’y a pas de cause réelle, pas de maladie génétique. Un handicap quasiment invisible, si ce n’est dans la difficulté à s’exprimer. Son handicap se traduit par des difficultés d’apprentissage dans la plupart des domaines, c’est pourquoi Morgane bénéficie d’un dispositif particulier. Morgane a eu la chance de pouvoir intégrer une classe ULIS, et d’être suivie par des professionnels au sein de l’école.

Je parle de chance car pour en arriver là, il a fallu se battre, c’est un vrai parcours du combattant pour réussir à avoir une place et une prise en charge; Malheureusement grand nombre de personnes handicapées n’ont pas forcément cette chance. Et ce combat, ce sera le combat d’une vie.

Morgane, en revanche, est parfaitement autonome, même si certaines choses ont été plus longues à acquérir. 

Le grand problème des enfants “différents” c’est la sociabilisation. Nous avons tous un rôle à jouer afin d’accepter et de faire accepter la différence, quelle qu'elle soit. Un enfant différent souhaite bien souvent s’intégrer, mais c’est la société qui ne l’intègre pas. Les enfants sont durs entre eux et ne comprennent pas toujours que parfois il faut accepter la différence et prendre parfois plus de temps : plus de temps pour expliquer les règles d’un jeu par exemple, tout n’est pas forcément évident pour ces enfants là qui ont déjà du mal à s’intégrer. hé oui, il faut accepter que tout le monde ne comprenne pas les choses aussi rapidement, certains ont besoin de plus de temps. Il n’existe pas une manière d’apprendre, mais des manières, et il n’est pas toujours facile de s’adapter. Il faut apprendre à être tolérant. Mais dans ce monde où tout va vite, où tout le monde court, la tolérance n’a pas toujours sa place.

Il faut accepter que ces enfants garderont leur handicap toute leur vie et devront s’adapter au monde du travail. Non, tous les enfants ne sont pas des génies de l’orthographe, tout simplement parce que leur cerveau fonctionne différemment, il faut l’accepter et leur donner les moyens d’arriver aux mêmes fins que les autres, par l’aide de tablettes par exemple. Il faut accepter que certaines personnes en situation de handicap auront besoin de plus de temps pour faire les choses, on ne peut pas leur demander les même statistiques, le même rendement. 

Pour les parents d’un enfant “extra-ordinaire”, il est parfois difficile de conjuguer travail et accompagnement de son enfant. Certains parents se voient même dans l’incapacité à travailler tant cet accompagnement leur prend du temps.

Heureusement, certains employeurs acceptent une certaine flexibilité du temps de travail, ce qui est le cas dans l'entreprise où je travaille.

J’ai eu la chance d’être très écoutée par mes responsables, ce qui n’est peut être pas toujours le cas en fonction de la politique de l’entreprise. 

En parler au sein de mon équipe et des personnes avec qui je travaille a souvent été pour moi un soulagement. Je dois reconnaître que j’ai toujours été très bien entourée et les personnes ont toujours été très compréhensives, et c’est cet esprit là qu’il faut continuer à développer.

Laisser aux parents accompagnant un peu de souplesse par rapport au temps de travail et apporter un soutien, c’est ce que je trouve être important pour une bonne cohésion au sein d’un groupe.

Les différentes formations sur le développement personnel sont également un plus et nous permettent de mieux gérer le stress, les émotions, ce qui est important pour une meilleure efficacité au travail.

Intégrer des personnes en situation de handicap permettra à tous de mieux appréhender le handicap et à mieux le comprendre. Le comprendre, c’est aussi pouvoir mieux l'expliquer à notre entourage.  

Ne sommes nous pas tous différents ? travailler avec des personnes “différentes” et “extra-ordinaire” ne peut être qu’un plus et apportera une plus grande ouverture d’esprit, un autre regard sur le handicap. "

A.

 

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